On dit souvent « Paris est un village ». Paris est en fait plusieurs villages les uns à côté des autres. Chaque arrondissement à ses centres névralgiques, ses rues commerçantes et ses ruelles adjacentes calmes, ses squares, ses places, et ses terrasses, lieux de rendez-vous privilégiés des riverains.
Le 14ème ne coupe pas à cette règle, d’autant plus que l’histoire de cet arrondissement vient de là ! En effet, lorsque l'urbanisation de Paris s’est étendue, elle a assimilé plusieurs petits villages comme le Petit Montrouge, le village de Pernety ou le nouveau village d'Orléans qui ont fini par former, ensemble, le 14ème arrondissement.
À deux pas du célèbre quartier du Montparnasse, sa gare, sa tour et son cimetière, partez à la découverte de ces ravissants quartiers-villages.
1 / Rue Daguerre
© Studio TTG
Dans l’entonnoir que forment les avenues du Maine et du Général Leclerc, principaux axes du 14ème, la rue Daguerre s’étire joyeusement dans une ambiance de grande rue de village. Empruntez-la depuis l’avenue du Maine, en face de l’Hôtel de Police du 14ème arrondissement. Boulangeries, fleuristes, cavistes, boutiques, et terrasses de bistrots s’alignent le long de ses grands trottoirs qui sont, en fin de journée et chaque weekend, le lieu de rendez-vous des habitants du quartier.
Au 63, rue Daguerre : la Cité artisanale
Derrière la grande porte cochère du 63 rue Daguerre se cache l’une de ces anciennes cités ouvrières dont Paris a le secret. La Cité artisanale n’est pas ouverte au public mais si vous avez la chance d’y entrer, ou de pouvoir y jeter un œil, vous découvrirez une jolie impasse pavée, fleurie, et bordée d’ateliers vitrés où exerçaient autrefois des ébénistes, imprimeurs, ou encore prothésistes dentaires.
À hauteur de la rue Boulard, la rue Daguerre devient piétonne jusqu’à l’avenue du Général Leclerc. Profitez-en pour vous attabler à l’une des terrasses qui vous tendent les bras si le temps le permet. Vous verrez alors peut-être passer l’un des personnages emblématiques du quartier : l’homme au pigeon, nommé ainsi parce qu’il transporte toujours avec lui un pigeon apprivoisé dans une cage en osier.
Bon à savoir : la rue Daguerre est entièrement fermée à la circulation tous les dimanches et jours fériés de l’année de 10h à 18h dans le cadre de « Paris Respire ».
Rue Daguerre - accès 111, avenue du Maine ou 4, avenue du Général Leclerc, Paris 14e
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2 / Rue Mouton Duvernet
Quittez la rue Daguerre en prenant la rue Boulard sur votre droite, elle vous mène à la rue Mouton Duvernet, à prendre côté verdure. En effet, cette partie de la rue est bordée de chaque côté par les arbres du square Ferdinand Brunot, sur le parvis de la mairie du 14ème arrondissement, et du square de l'Aspirant Dunand. À voir, à l’angle de la rue Pierre Castagnou, le Conservatoire Darius Milhaud, un élégant bâtiment cubique en brique typique des années 1930.
Cette partie du 14ème est appelée le Petit-Montrouge, l’un des villages dans la ville, et les mardis et vendredis matins, un marché s’y tient, place Jacques Demy.
Bon à savoir : si ce quartier est nommé ainsi, c’est parce qu’il appartenait autrefois à la commune de Montrouge, une jolie ville située de l’autre côté du périphérique derrière la porte d’Orléans. Le village du Petit-Montrouge a été intégré à Paris en 1860.
Rue Mouton-Duvernet, Paris 14e
3 / Rue Sophie Germain
Rebroussez chemin dans la rue Mouton Duvernet pour rejoindre l’avenue du Général Leclerc. Au numéro 19, une haute grille cache la Villa Adrienne, havre tranquille qui contraste avec l’agitation de l’avenue. Si la grille est ouverte, découvrez cet ensemble de bâtiments du 19ème siècle encadrant un petit square.
Toujours au cœur du village du Petit-Montrouge, continuez cette balade par la rue Sophie Germain qui tient son nom d’une des premières mathématiciennes de l’époque moderne (1776-1831).
Bon à savoir : à l’origine d’un théorème d'arithmétique portant aujourd’hui son véritable nom, Sophie Germain a dû, à l’époque, publier ses recherches et travaux sous un pseudonyme masculin : Antoine Auguste Le Blanc, car les mathématiques étaient une discipline réservée aux hommes.
Rue Sophie-Germain, Paris 14e
4 / Rue et Villa Hallé
En continuant, la rue Sophie Germain devient la rue Hallé. Au numéro 36, une grille mystérieuse laisse dépasser de la verdure généreuse. C’est la Villa Hallé, une charmante ruelle pavée qui serpente à travers une végétation laissée libre : glycine, vigne sauvage, roses trémières, hortensias… et l’envie de rester vivre ici pour toujours !
Quelques mètres plus loin, au niveau des numéros 12 à 32 de la rue, une petite place en demi-cercle autour de laquelle s’alignent une dizaine de jolies maisons de ville mitoyennes, toutes différentes, dépassant derrière des grilles en fer et des murets de briques. Il règne ici une sérénité champêtre qui fait totalement oublier la ville.
Bon à savoir : un lotissement paisible pour les classes moyennes, c’est exactement ce que voulaient les frères Javal lorsqu’ils achètent ce terrain en 1826. Ils en confient l’aménagement à l’architecte Théodore Charpentier et le nomme « nouveau village d’Orléans ».
Villa Hallé - 36 rue Hallé, Paris 14e
Placette en demi-cercle - 12 à 32 rue Hallé, Paris 14e
5 / Passage Rimbaut
Partez ensuite à la découverte d’un autre quartier-village du 14ème : Pernety. Pour cela, revenez sur vos pas jusqu’à l’avenue du Général Leclerc et rejoignez l’avenue du Maine par le mignon passage Rimbaut. Bordée d’immeubles modernes et de maisons anciennes, cette petite voie fait calmement la liaison entre les deux avenues pleines de vie.
Passage Rimbaut, Paris 14e
6 / Impasse du Moulin Vert
© Marc Bertrand
Empruntez ensuite le début de la rue du Moulin Vert jusqu’à la rue des Plantes pour découvrir, à hauteur du numéro 29, l’impasse du Moulin Vert. Dans cette ruelle pavée, des maisons fleuries aux volets colorés, des portails en fer forgé, des murs envahis de glycines. L’impression de déambuler dans une petite ville de campagne n’a jamais été aussi forte.
Impasse du Moulin Vert - accès par le 29, rue des Plantes, Paris 14e
7 / Rue du Moulin Vert
Reprenez la rue du Moulin Vert, entre la rue des Plantes et la rue Hippolyte Maindron, elle se rétrécit et devient piétonne. L’occasion parfaite de déambuler en savourant le calme des lieux. Au croisement avec la rue Hippolyte Maindron, de la verdure surgit : c’est le square du Chanoine-Viollet.
Besoin d’une pause ? Continuez encore un peu jusqu’à la rue Didot que vous prenez à droite, vous apercevrez alors, à l’angle de la Cité Bauer, le petit square Alberto Giacometti idéal pour ça !
Square Alberto Giacometti - 36, rue Didot, Paris 14e
8 / Place Flora Tristan
© Elodie Gutbrod
En remontant la rue Didot, vous tombez sur l’adorable placette Flora Tristan, sa boulangerie et ses tables de café installées sous des platanes centenaires. L’esprit place de village n’a jamais été aussi bien représenté qu’ici. Alors faites comme les habitants du quartier : prenez un verre en terrasse.
Place Flora Tristan, Paris 14e
9 / Cité Bauer
© Studio TTG
Revenez près du square Alberto Giacometti pour flâner dans la Cité Bauer. Autre ruelle pleine de charme avec ses petites maisons de ville aux portails envahis de vigne vierge, et autre balade dépaysante.
Bon à savoir : ne ratez pas, au numéro 19, l’impressionnant portail en bois peint et fer forgé d’inspiration Art Nouveau conçu en 1959. Il est l’œuvre de l’artiste Alexandre Mezei qui vivait ici.
Cité Bauer, Paris 14e
10 / Rue des Thermopyles
© OTCP Marc Bertrand
Mentionnée dans de nombreux guides touristiques, la rue des Thermopyles est l’une des ruelles les plus célèbres de Paris. Sûrement parce qu’elle en est l’une des plus mignonnes et bucoliques avec ses anciennes maisons ouvrières aux portes et volets colorés, ses murs couverts de glycine, ses plantes en pots alignées sur le trottoir, ses vélos, ses chats alanguis, ses anciens ateliers vitrés… Elle est l’incarnation parfaite du village parisien rêvé.
Rue des Thermopyles - accès par le 32, rue Didot, Paris 14e
11 / Rue Raymond Losserand
Après le calme champêtre de la rue des Thermopyles, vous débouchez dans l’animée rue Raymond Losserand pleine de commerces : bars, restaurants, primeurs, fromagers, cavistes, fleuristes… Vous pourrez y faire quelques emplettes si vous avez un petit creux.
Remontez jusqu’à la rue Pernety pour rejoindre la place de la Garenne en partie occupée par le jardin Françoise-Héritier (ex jardin de la ZAC Didot), un îlot de verdure qui a remplacé les anciens hangars des Transports Automobiles Municipaux. Une pause s’impose ! Le principal intérêt de ce parc est son grand jardin partagé et pédagogique géré par une association au nom sympathique : le Lapin ouvrier. Un bel hommage au passé ouvrier du village Pernety.
Rue Raymond Losserand, Paris 14e
Jardin de la ZAC Didot, place de la Garenne, Paris 14e
12 / Eglise Notre Dame du Travail
© Studio TTG
Reprenez la rue Pernety, puis la rue Guilleminot qui vous mène à l’une des églises les plus insolites de Paris : Notre-Dame-du-Travail. De l’extérieur, elle ressemble à une église somme toute normale, mais passez la porte et vous serez fascinés par son étonnante charpente métallique apparente, totalement inattendue dans un édifice religieux. Voulue par le père Soulange-Bodin, prêtre de cette paroisse au début du 20e siècle, pour pouvoir accueillir tous les habitants du quartier, principalement des ouvriers.
1900, année de la grande exposition universelle de Paris, le père Soulange-Bodin profite de l’évènement sur lequel travaillent de nombreux ouvriers de Plaisance pour faire un appel à souscription. La construction de l’Église Notre-Dame-du-Travail commence à l’aide des 135 tonnes de fer récupérées des ruines du Palais de l’Industrie qui avait été construit pour l’exposition universelle. Cet incroyable bâtiment traduit bien l’esprit moderniste de l’époque, et la volonté de permettre aux ouvriers qui la fréquentaient de s’y sentir chez eux.
Bon à savoir : à l’intérieur de Notre-Dame-du-Travail, Saint Éloi (métallurgie, orfèvrerie) et Saint Fiacre (jardinage, culture maraîchère) veillent sur les paroissiens.
Église Notre-Dame du Travail - 59, rue Vercingétorix, Paris 14e
13 / La jolie cour cachée du 44 rue de l'Ouest
Derrière les immeubles modernes des numéros 44, 46 et 50 de la rue de l’Ouest, par une entrée qui semble être celle d’une copropriété privée, vous pénétrez dans cette jolie cour secrète et… colorée ! Les façades vert amande, rose saumon, terracotta, framboise sont le décor parfait pour clore cette balade par une belle photo.
44, rue de l’Ouest, Paris 14e