Aujourd’hui, la production de plastique a explosé. Plus de la moitié du plastique produit à partir des années 50 l’a été depuis les années 2000. Choisi initialement pour sa dureté, sa malléabilité et sa résistance aux chocs et à la corrosion, il est aujourd’hui paradoxalement associé à la production de produits dont la consommation ne dure parfois qu’une minute. Selon l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, 81% des plastiques mis en circulation deviennent des déchets en moins d’un an (sacs plastiques, emballages de légumes frais, emballages de surgelés, films alimentaires, etc.). En France, les emballages représentent 60% des déchets plastiques.
Autre paradoxe qui réside dans la place prise récemment par le plastique dans l’emballage, en remplacement d’habitudes un peu plus anciennes mais tout aussi fonctionnelles. Cette contradiction pourrait s’avérer un avantage, nos usages du plastique n’étant pas tous ancrés dans une pratique longue, les rendant plus facile à faire évoluer (A-t-on vraiment besoin de pailles pour boire un cocktail ?)
La Mairie de Paris s’est engagée depuis plusieurs année dans une démarche de sortie du plastique à usage unique (PUU), accompagnant les professionnels du tourisme dans leurs efforts. Aujourd’hui les grands évènements organisés par la Ville de Paris, à commencer par les Jeux Olympiques et Paralympiques, se font sans utilisation de plastique à usage unique.
Les adhérents de Paris je t’aime, en signant le Manifeste de l’Hospitalité , s’engagent à mettre en œuvre des actions afin de réduire l’utilisation du plastique à usage unique dans leur activité. Le meilleur point de départ est de s’associer à la démarche de la Ville animée par le cabinet Circulab, le Pari(s) du zéro plastique, qui propose de nombreuses ressources et guides pas à pas.
Le rappel de la loi AGEC et de son objectif de sortir du plastique jetable d’ici à 2040 a été l’occasion de lister les objets en plastiques aujourd’hui définitivement interdits. Cette liste, qui ne cesse de s’allonger, permet de prendre conscience que l’obligation légale se fait de plus en plus présente. Anticiper la sortie du plastique jetable est, pour les acteurs engagés, une façon de le faire à leur rythme, en prenant le temps de la réflexion, plutôt que de le faire sous le sceau de la contrainte légale qui pousse à une mise en conformité sans véritablement s’attacher à l’esprit de la loi.
D’ailleurs prendre le temps d’établir une méthode pour se débarrasser des objets en plastique tout en engageant toutes les parties prenantes est souvent le premier pas vers la réussite. Beyond Plastic Med (BEMED : https://www.beyondplasticmed.org/ressources/vers-un-hotel-zero-plastique-a-usage-unique-methode-cle-en-main/) a défini une méthode très complète qui, bien que prenant l’exemple d’un hôtel, est applicable à n’importe quel autre type de structure touristique.
Dans le cadre de cette méthode, l’un des aspects évoqués lors de cet atelier a été l’utilisation de distributeurs de savon. Loin d’être anecdotique, l’utilisation de ces objets soulève des questions très représentatives de la façon de gérer le tourisme durable dans un établissement :
Les distributeurs de savons évitent l’utilisation de doses individuelles suremballées générant un gaspillage important. Mais leur utilisation doit être pensée afin de ne pas générer d’autres types d’emballage. Plus le contenant servant à remplir les distributeurs sera grand, recyclable ou réutilisable, mieux cela vaudra.
Le fournisseur Ada met l’accent sur l’hygiène de ses distributeurs. Certains distributeurs, même s’ils distribuent du savon, nécessitent effectivement d’être nettoyés périodiquement afin d’éviter le développement de bactéries. Cet aspect parfois sous-estimé doit être porté à la connaissance du personnel d’entretien dont le souci du détail ne manquera pas d’être apprécié par les clients.
Le groupe GM a également été évoqué par les participants de notre atelier comme pouvant fournir des alternatives intéressantes.
Quand on pense aux objets en plastique, celui qui s’impose le plus souvent est la bouteille d’eau en plastique. Pour éviter l’utilisation de ces bouteilles dont la mise à disposition gratuite est devenue interdite, la fontaine à eau est la plus souvent évoquée.
Afin de préparer le client à ne pas avoir de contenant mis à sa disposition, certains des hôtels de notre atelier lui rappellent d’apporter sa propre gourde dans le courriel de préenregistrement. Cette mention va souvent de pair avec un rappel que la qualité de l’eau de Paris équivaut à celle des eaux minérales que l’on achète dans le commerce, avec du plastique en moins !
Cette méthode, qui substitue un objet plastique en assurant une communication renforcée auprès des clients, a été également évoquée dans le cadre du plateau de courtoisie qui contient souvent des dosettes avec emballage plastique. Certains hôtels les ont supprimées, notamment la dosette de chocolat chaud, au profit d’un service en chambre, permettant de répondre au besoin des clients tout en évitant une mise à disposition en chambre.
Par ailleurs, la gourde de la marque française Zeste a été citée comme étant la seule gourde en inox produite en France, au cas où certains hôtels souhaiteraient en proposer à leurs clients, afin d’être une alternative plus vertueuse aux bouteilles plastiques. Pour rappel, dans le cadre de votre adhésion, nous vous offrons également une caisse de 70 mini-gourdes 100% végétales, si vous souhaitez justement tester ce type de démarche auprès de votre clientèle (une offre à découvrir ici, dans le cadre du Manifeste de l’Hospitalité).
Enfin, lors de cet atelier, le dialogue à pratiquer avec les fournisseurs des professionnels du tourisme a été évoqué afin qu’ils utilisent le moins de plastique possible dans leurs emballages ou encore dans leur mode de livraison (palettes entourées de film plastiques etc.). Comme tous les professionnels, les fournisseurs vont être de plus en plus soumis aux contraintes de la loi, et les professionnels du tourisme peuvent les aider à anticiper ces enjeux.
Et vous, où en êtes-vous ? Dites-le nous à [email protected]
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