Ouverte par Catherine de Médicis dans les années 1560, une perspective majestueuse traverse Paris, du Louvre vers l’ouest, alignant les plus beaux symboles de la capitale : palais, jardins à la française, place gigantesque, avenue mythique, monument triomphal. Aujourd’hui encore, cet axe historique fait la joie des visiteurs qui, en cheminant en ligne droite sur 3 kilomètres, peuvent parcourir l’histoire de Paris, de la plus glorieuse à la plus tragique.
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La balade débute par la découverte d’un site incontournable de la capitale : le Louvre. Bien avant d’être un musée, c’était la résidence des rois de France, d’abord sombre forteresse puis majestueux palais. Maintes fois remanié, partiellement détruit puis reconstruit, Il est aujourd’hui un musée ouvert à tous d’où s’ouvre la perspective sur les Tuileries et les Champs Élysées. Considéré comme le plus grand musée au monde, Le Louvre attire bien des visiteurs par sa collection extraordinaire et ses chefs d’œuvre incomparables : la Joconde de Léonard de Vinci bien sûr, mais aussi la Vénus de Milo, la Victoire de Samothrace, la Liberté guidant le peuple ou encore le Radeau de la Méduse qui font partie d’un ensemble de plus 460 000 œuvres depuis les civilisations antiques jusqu’aux années 1840.
Le saviez-vous ? La plus ancienne œuvre présentée au musée du Louvre date de 9000 ans, il s’agit de la statue néolithique d’Aïn-Ghazal en Jordanie.
L’entré au musée se fait par la célèbre pyramide de verre qui se dresse fièrement au centre de la cour Napoléon et qui permet à la lumière d’inonder l’atrium souterrain, qui relie entre elles, les trois ailes du musée. Depuis sa construction en 1989, sous le crayon de l’architecte Ieoh Ming Pei, la pyramide a fait entrer le Louvre dans le 21e siècle, devenant un monument à part entière. Au pied de la pyramide, la statue équestre de Louis XIV est exactement le point d’observation de la perspective vers l’Arc de Triomphe.
Face au Louvre, côté jardins, on aperçoit l’arc de triomphe du carrousel érigé entre 1806 et 1808 qui commémore la victoire de Napoléon Bonaparte à Austerlitz.
Musée du Louvre – Cour Napoléon - Pyramide du Louvre, Paris 1er
© OTCP Marc Bertrand
Occupant une aile entière du palais du Louvre, le MAD, Musée des Arts Décoratifs, est composé de vastes collections de mobilier, design, céramique, orfèvrerie, joaillerie, jouets, textile et mode... Riche de plus de 567 000 œuvres allant du Moyen-Âge à nos jours, le MAD est l’essence même de l’art de vivre à la française. Les expositions temporaires de mode qui y sont organisées sont invariablement des succès, faisant accourir les fashionistas du monde entier pour découvrir les collections historiques des plus grandes maisons comme Dior, Chanel, Lanvin ou Saint Laurent.
Musée des Arts Décoratifs (MAD) – 107 rue de Rivoli, Paris 1er
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Vous voilà dans la rue de Rivoli, l’une des plus longues rues de la capitale. Elle est l’exemple parfait de l’aménagement urbain de Paris depuis la Révolution française. Parfaitement droite et bordée de bâtiments strictement alignés, elle s’étire sur 3 kilomètres depuis le Marais jusqu’à la place de la Concorde. Elle est vouée au commerce avec d’innombrables boutiques de mode et de souvenirs. Du musée du Louvre aux jardins des Tuileries, ses arcades abritent de beaux hôtels et d’agréables salons de thé. A noter la jolie mosaïque qui orne son trottoir.
Rue de Rivoli, Paris 1er et 4e
Prenez le côté gauche de la rue de Rivoli. Longez le MAD et poursuivez jusqu’aux jardins des Tuileries
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Avec plus de 22 hectares, les jardins des Tuileries est l’un des plus vastes espaces verts de Paris. Conçu en 1664 par le paysagiste André Le Nôtre, selon la commande de Louis XIV, il a très peu changé. Loin du jardin à l’italienne de Catherine de Médicis, c’est désormais un jardin à la française parfaitement dessiné et strictement symétrique qui s’étend du Louvre à la Concorde.
Terrasses, parterres, bosquets et bassins sont ponctués d’allées, de pelouses, de jets d’eau et de 3 000 arbres agencés selon un plan exigeant.
Plus de 100 sculptures y ont trouvé place, des figures classiques bien sûr mais aussi les femmes langoureuses en bronze d’Aristide Maillol, qui jouent à cache-cache entre les haies derrière l’arc du Carrousel, tandis que des œuvres contemporaines de Louise Bourgeois, Henry Moore, Jean Dubuffet, Giuseppe Penone ou encore Alberto Giacometti sont réparties dans les parterres et les bosquets.
Les célèbres 4 000 chaises et chaises-longues y sont en accès libre, tandis que les vieux bateaux de bois font la joie des enfants qui les louent autour du grand bassin. Les jardins accueillent également chaque été la fête foraine des Tuileries.
Jardin des Tuileries – 113 rue de Rivoli, Paris 1er
© Sophie Boegly
A gauche du grand bassin octogonal des jardins des Tuileries, se dresse un pavillon bâti en 1852 ; C’est aujourd’hui le musée de l’Orangerie. Comme son nom l’indique, il était à l’origine destiné à abriter les orangers du jardin. Quand en 1918 Claude Monet promet d’offrir un grand ensemble de toiles, des travaux y sont réalisés pour les accueillir. Deux salles en ellipse sont créées, formant le signe de l’infini et éclairées par des verrières, orientées est-ouest pour suivre la course du soleil. Pas moins de 8 toiles sont fixées sur 91 mètres de murs arrondis, exposant définitivement les Nymphéas au cœur de Paris.
La collection Walter-Guillaume exposée au rez-de-chaussée du musée complète cet ensemble. 146 tableaux des années 1860 à 1930, entre modernité et figuration signés Renoir, Cézanne, Gauguin, Picasso, Matisse, Modigliani, Soutine ou bien encore Van Dongen expriment ce que l’École de Paris a produit de plus marquant dans l’histoire de l’art.
Musée de l’Orangerie – Jardins des Tuileries, place de la Concorde, Paris 1er
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A droite du grand bassin, un autre pavillon, érigé en 1860, est destiné à accueillir les salles du jeu de paume, l’ancêtre du tennis. Ce bâtiment reprend exactement les dimensions de l’Orangerie dont il est le pendant. Dès les années 1900, le bâtiment devient un lieu d’exposition de peintures des écoles étrangères, puis des impressionnistes et enfin d’art moderne et contemporain. Aujourd’hui, le site est dédié à l’image des 20e et 21e siècles : photographie, vidéo, cinéma, installations. La programmation exigeante et éclectique en fait un incontournable sur la scène de la création visuelle.
Le musée est fermé pendant les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques 2024, jusqu’au 28 septembre 2024.
Jeu de Paume – Place de la Concorde, Paris 1er
Les jardins des Tuileries mènent sur la majestueuse place de la Concorde.
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Engagez-vous sur la plus grande place de la capitale. Dessinée en 1755 et appelée initialement place Louis XV, elle se démarque des autres places royales par son ouverture sur la fameuse perspective. Ici, la vue panoramique est magistrale : les Tuileries, les Champs Élysées, la Seine… et même au loin la tour Eiffel !
Lors de Révolution, plus de 1 000 personnes y sont guillotinées, parmi elles Louis XVI, Marie-Antoinette, Danton, madame du Barry ou encore Robespierre. Rebaptisée place de la Concorde après la Révolution, elle accueille, depuis 1836, en son centre exactement dans l’axe de la perspective, l’obélisque du temple de Louxor. Vieux de plus de 3 200 ans, l’obélisque a été offert par le vice-roi d’Égypte et choisi par Jean-François Champollion. Du haut de ses 23 mètres de granit rose chapeautés d’or, il forme l’axe d’un gigantesque cadran solaire.
Place de la Concorde, Paris 8e
© Jean Pierre DELAGARDE
Trônant majestueusement sur la place de la Concorde depuis 1774, ce bâtiment ainsi que son jumeau voisin sont l’œuvre de l’architecte Ange-Jacques Gabriel, qui a également dessiné la place de la Concorde mais aussi le Petit Trianon à Versailles. Après avoir été initialement le Garde-Meuble de la Couronne, il devient le siège du Ministère de la Marine jusqu’en 2015. C’est là que fut signé le décret d'abolition de l'esclavage le 27 avril 1848.
L’imposant Hôtel de la Marine, avec sa longue façade et loggia est ouvert au grand public depuis le printemps 2021. Vitrine de l’art de vivre à la française on peut apprécier, les décors restaurés des 18e et 19e siècles des salons et appartements tout comme la fameuse collection Al Thani, composée de 6 000 pièces (antiquités, peintures, manuscrits médiévaux, objets anciens et historiques et pièces de joaillerie). Enfin, un salon de thé et un restaurant, supervisés par des chefs étoilés, mettent en valeur arts de la table et gastronomie française.
Hôtel de la Marine – 2 place de la Concorde, Paris 1er
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Visible depuis la place de la Concorde via la rue Royale, l’église de la Madeleine qui se dresse majestueusement place de la Madeleine, mérite le détour ! Commandée par Napoléon en 1806 qui souhaitait un édifice à la gloire des Armées françaises, elle devient une église seulement en 1845 après des années de travaux. Conformément à la mode de l’époque, elle est construite sur le modèle des temples grecs de l’Antiquité.
De nombreux concerts y sont donnés toute l’année. Le fameux grand orgue aux sonorités remarquables qui eut comme titulaires Camille Saint-Saëns et Gabriel Fauré, contribue à la notoriété de l’église. Les funérailles de personnalités tels que Chopin, Mistinguett, Edith Piaf, Coco Chanel, Joséphine Baker, Marlene Dietrich ou bien dernièrement Johnny Hallyday y furent célébrées.
Eglise de la Madeleine – place de la Madeleine, Paris 8e
© Paris Touriste Office Photographe Amélie Dupont
Revenez sur vos pas pour retrouver la perspective vers l’avenue des Champs-Élysées. Les jardins des Champs-Elysées qui bordent l’avenue la plus célèbre du monde, de la place de la Concorde au rond-point des Champs-Élysées, invitent à la flânerie, à la détente et aux jeux d’enfants. Ils accueillent de nombreux pavillons et bâtiments remarquables, ainsi que des fontaines, un manège, un théâtre de Guignol, des restaurants gastronomiques…
Prenez le temps d’y admirer de nombreux arbres remarquables tels que le séquoia géant ou bien encore un érable à sucre. Des massifs colorés de rosiers et de rhododendrons alternent avec de nombreux monuments et statues.
D’imposantes fontaines contemporaines de bronze et de cristal, créées en 2019 par les designers Ronan et Erwan Bouroullec, ont transformé le rond-point des Champs Élysées en un carrefour épuré, marquant la transition entre la verdure des jardins et la minéralité de l’avenue.
Jardins des Champs-Élysées – 10 avenue des Champs-Élysées, Paris 8e
Côté Seine, les jardins des Champs-Élysées vous mènent au Petit Palais qui fait face au Grand Palais. Ces deux bâtiments, vestiges éclatants de l’Exposition Universelle de 1900, sont deux palais de pierre et de verre qui rappellent l’audace des architectes, dans le pur style Beaux-Arts qui faisait fureur à la Belle Epoque.
© OTCP David Lefranc
Derrière une extraordinaire porte dorée, le Petit Palais est le musée des Beaux-arts de la Ville de Paris. Ouvert gratuitement à tous, il propose de vastes galeries entourant un jardin intérieur avec des bassins apaisants. Tel un petit Louvre, ses collections vont, de l’Antiquité à 1918, entre peintures, sculptures et objets d’art tels que vases étrusques, icônes grecques, bijoux de cristal mais aussi gravures de Dürer ou encore tableaux de Delacroix, Gauguin, Degas ou Courbet.
Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris – Avenue Winston Churchill, Paris 8e
© OTCP Marc Bertrand
Véritable paquebot long de 240 mètres coiffé d’une somptueuse verrière, le Grand Palais domine toute l’avenue de sa colonnade de pierre. Ses galeries accueillent les plus prestigieuses expositions d’art tandis que sa nef est l’écrin d’événements exceptionnels comme des compétitions de saut hippique, une patinoire géante ou encore une fête foraine.
Fermé pour travaux, réouverture au printemps 2025.
Le saviez-vous ? La nef du Grand Palais est la plus grande d’Europe. La structure métallique de sa verrière pèse plus que la tour Eiffel !
Grand Palais – 3 avenue du Général-Eisenhower, Paris 8e
Entre le Petit et le Grand Palais, le regard porte naturellement vers une autre perspective : celle qui mène aux Invalides en passant par le superbe pont Alexandre-III.
© OTCP DR
Contournez le Grand Palais pour atteindre le palais de la Découverte dédié aux sciences. Dynamique, interactif et ultramoderne, ce musée destiné aux petits et grands propose des expériences et des animations sur les thèmes de l’astronomie, l’astrophysique, la chimie, les mathématiques, les sciences de la vie, le numérique ou encore la robotique… Rien de tel pour apprendre, en s’amusant ! Le Planétarium et sa coupole de 15 mètres proposent un voyage dans l’espace et dans le temps. Fermé pour travaux, réouverture en 2024.
Palais de la Découverte – Avenue Franklin Delano Roosevelt, Paris 8e
© OTCP DR
A l’angle de l’avenue des Champs Élysées et de l’avenue Franklin Delano Roosevelt se dresse le théâtre du Rond-point, reconnaissable par son insolite forme ronde. Tour à tour panorama des grandes batailles de l’Empire à partir de 1860 ; il se transforme en patinoire jusque dans les années 70. La création théâtrale prédomine, depuis les années 80, sous l’impulsion des comédiens Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault qui lui redonnent vie.
Théâtre du Rond-Point – 2 bis avenue Franklin Delano Roosevelt, Paris 8e
© DR Fred Romero Flickr
Quittez la perspective des Champs-Elysées et suivez l’avenue Montaigne bordée des plus belles boutiques et maisons de Haute Couture. Au numéro 15 de cette avenue emblématique, se trouve le théâtre des Champs Élysées dont l’architecture de style Art déco signée Auguste Perret et sa façade décorée par des bas-reliefs de marbre blanc sculptés par Antoine Bourdelle sont remarquables.
Cette salle à l’italienne inaugurée en 1913 a immédiatement osé les créations les plus avant-gardistes dont Le Sacre du printemps d'Igor Stravinsky sur une chorégraphie de Vaslav Nijinski en mai 1913 ou la fameuse revue menée par Joséphine Baker.
Théâtre des Champs-Élysées – 15 avenue Montaigne, Paris 8e
Revenez sur vos pas pour poursuivre votre découverte de l’avenue des Champs-Élysées
© Sarah Cantaloube
Depuis plus de cent ans, la « plus belle avenue du monde » est synonyme de luxe et de prestige : palaces, showrooms et boutiques y sont fièrement installés et côtoient cinémas, restaurants et cafés. Les plus grands noms qui font rayonner la France y ont une vitrine : Louis Vuitton, Guerlain, Ladurée, Dior, Lacoste, Cartier, les Galeries Lafayette, mais aussi le PSG et Séphora, ouverts 7/7 et jusqu’à tard dans la nuit.
Le premier dimanche de chaque mois, l’avenue est fermée à la circulation et devient la plus belle promenade du monde, réservée aux piétons et aux vélos.
Elle accueille chaque année le traditionnel défilé militaire du 14 juillet tout comme l’arrivée du Tour de France. Enfin, les illuminations de fin d’année, de mi-novembre à début janvier, offrent à l’avenue un look scintillant et coloré.
Avenue des Champs-Élysées, Paris 8e
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© Paris Tourist Office Photographe Angélique Clément
En haut de l’avenue, la place Charles-de-Gaulle accueille l’Arc de Triomphe qui achève la perspective. Ce monument aussi imposant de loin que de près est commandé en 1806 par Napoléon, qui tient à honorer ses troupes, est finalement inauguré en 1836. Sa façade, ses voûtes et ses arcades sont richement décorées et sculptées de noms de campagnes, de batailles et de personnalités de la Révolution et de l’Empire. La sculpture la plus célèbre est le haut-relief Le Départ des volontaires de 1792 de François Rude, surnommé La Marseillaise.
Sous l’Arc de Triomphe on aperçoit la flamme éternelle qui, depuis 1923, brûle sur la tombe du soldat inconnu. Chaque jour à 18 h 30, elle est ravivée lors d’une cérémonie solennelle.
Accédez à son sommet via ses 260 marches. La terrasse panoramique offre une vue plongeante sur la fameuse perspective depuis le Louvre. Le regard embrasse tout Paris à 360 : la tour Eiffel, Notre-Dame de Paris, Montmartre, le centre Pompidou, la Défense…
Le saviez-vous ? La place Charles-de-Gaulle est appelée également place de l’Etoile car 12 avenues qui s’y croisent forment une étoile à 12 branches délimitées par des pavés de couleur rouge, visibles uniquement depuis le sommet de l’Arc de Triomphe.
Arc de Triomphe – place Charles de Gaulle, Paris 8e