L’intérêt des Jeux n’est pas toujours celui que l’on croit. Pour certains, “l’important, c’est de participer”, pour d’autres, c’est une médaille ou rien, et il y a ensuite Thibaut Rigaudeau. Le membre de l’équipe de France de paratriathlon se projette sur une chose : l’héritage laissé par les Jeux Paralympiques organisés à Paris, du 28 août au 8 septembre 2024, pour les personnes en situation de handicap.
“C’est quelque chose de très important parce qu’on développe des infrastructures en termes d'accessibilité, ça permet de prendre conscience que malgré le handicap, on peut faire du sport, soutient l’athlète de 33 ans. On peut faire du sport de haut niveau, et on a des compétences comme tout le monde et on est capable de les développer.”
Thibaut Rigaudeau est bien placé pour le savoir. Aux Jeux de Tokyo, en 2021, il est arrivé quatrième dans la catégorie PTVI (déficience visuelle totale ou partielle) de paratriathlon. Une place au pied du podium, sans doute un peu frustrante, mais qui n’a pas entamé sa détermination.
En 2022, il est devenu vice-champion du monde et d’Europe, avant de décrocher une nouvelle médaille, de bronze cette fois-ci, aux Championnats d’Europe en 2023.
Une performance d’autant plus remarquable que Thibaut Rigaudeau a découvert le paratriathlon sur le tard, en 2018. Diagnostiqué à ses 8 ans d’une rétinite pigmentaire, qui provoque une baisse progressive de la vue, il a joué pendant longtemps au football, avant de basculer sur le cécifoot, la pratique du ballon rond pour les déficients visuels. En 2011, il a même représenté la France à la Coupe du monde.
© Thibaut Rigaudeau - Gueules de sport
Pour ses entraînements, Thibaut aime courir aux serres d’Auteuil. "J'ai l'impression d'être à la campagne. C'est bucolique," dit-il. Cette échappée verte lui offre un cadre apaisant, loin du tumulte urbain, et lui permet de se reconnecter avec la nature, un aspect essentiel pour son bien-être quotidien.
Aujourd’hui résident de Boulogne-Billancourt, au sud-ouest de Paris, Thibaut Rigaudeau a gardé un lien fort avec son amour du football : “Habiter juste à côté du Parc des Princes (le stade du PSG), on ressent un peu les émotions quand il y a des matches, et ça me permet de vivre un peu le sport de chez moi, parce que j’entends tout ce qu’il se passe, et c’est vraiment fort en termes d’émotions quand il y a des buts au Parc des Princes.”
Le 2 septembre, aux Jeux Paralympiques, c’est peut-être lui qui procurera à son tour des émotions à l’occasion de l’épreuve éprouvante de paratriathlon, composée de 750m de natation en eau libre, 20 km de cyclisme et 5 km de course à pied. Pas une mince affaire. Il pourra compter sur un soutien pour le moins particulier : Héloïse Courvoisier, sa partenaire, est-elle aussi bien partie pour participer aux Jeux… en paratriathlon.