Pont Alexandre III - Paris - Tour Eiffel © Samott, Cultival

"Quand un congrès se tient à Paris, c'est 30 % de participants en plus"

Du 9 au 12 octobre 2023, Paris a accueilli le congrès de la FIGO. Un événement mondial qui a ressemblé 8 000 congressistes, marqué par la présence du Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix.

Paris je t’aime – Convention Bureau a rencontré le Pr Philippe Descamps, Vice-Président de la FIGO. Il est revenu pour nous sur cette édition 2023, marquée par une affluence record et un beau programme d’héritage.

  • Pourriez-vous nous dire quelques mots sur la FIGO ?

La FIGO est la Fédération Internationale de Gynécologie Obstétrique. C’est la réunion de 135 sociétés savantes nationales sur les 5 continents et cela englobe toutes les spécialités autour de la santé de la femme. C’est la gynécologie obstétrique dans toutes ses composantes, que ce soit sur un plan scientifique ou de plaidoyer pour défendre les droits des femmes partout dans le monde.

  • 2023 a marqué le grand retour en présentiel du congrès mondial de la FIGO qui ne s’était pas réuni depuis 2018. C’était une édition importante, avec de gros enjeux. Qu’est-ce qui a présidé au choix de Paris ?

Quand un congrès se tient à Paris, il gagne 30 % de congressistes en plus par rapport à toute autre ville. Cela a été un argument fort de notre candidature, et cela s’est vérifié.
La candidature de Paris avait des atouts très forts, notamment le fait d’être accueilli au Centre de Congrès de la Porte de Versailles, un lieu que je connais bien car nous y organisons notre congrès annuel du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF). C’est un centre de congrès très pratique, avec plusieurs plateformes adaptables à la taille de l’événement. Il y a une belle sélection d’hôtels à proximité et surtout, c’est très proche du centre de Paris. On sort du centre de congrès, on descend les escaliers du métro et tout de suite on est dans le cœur de Paris ! Beaucoup de centres de congrès dans d’autres capitales sont très excentrés. A Paris, cette proximité est très appréciée !
C’est bien sûr aussi une vraie reconnaissance du travail et de l’excellence du CNGOF. Lors du processus de sélection, nous avions aussi demandé à une jeune collègue interne en gynécologie obstétrique de venir donner une vision des jeunes, et cela a été fort apprécié.

  • Faire venir les jeunes était un enjeu fort ?

C’est un enjeu énorme ! Ce n’est pas simple de faire venir les internes, car ils doivent jongler entre les nécessités de service, les gardes, les obligations familiales (en gynécologie, notamment, où 80 % des internes sont des jeunes femmes). Mais rien d’impossible pour les faire venir, il faut juste allumer la flamme !
Toute la journée du vendredi 12 octobre leur était consacrée. L’idée, c’est de les mettre en contact, sans problème de langue puisqu’on avait de la tradition simultanée, avec l’élite mondiale de la gynécologie obstétrique. Ils ont appris à se connaitre, ont fait des ateliers ensemble, passé des soirées ensemble. C’est un pari sur l’avenir : ce sont eux les leaders de demain et c’est très important de leur montrer l’utilité de ce type d’événements. Cela leur permet de réaliser aussi à quel point une mobilité, une expérience à l’étranger, peut être importante et leur apporter des choses. C’est une ouverture d’esprit en plus.

  • La notion de « legacy » tenait une place importante dans le congrès de la FIGO, avec le soutien à trois causes : les violences faites aux femmes, les femmes migrantes et la recherche en endométriose. Legacy, « héritage », ce sont des notions importantes pour nous. Quel sens vous mettez derrière ce mot ?

Nous avons organisé une soirée caritative, en fin de journée, après la partie scientifique, pour faire découvrir des initiatives locales et encourager à les soutenir financièrement.
La « legacy » à nos yeux, c’est vraiment l'idée que le congrès laisse une trace, que quelque chose perdure, qu’il y ait un bénéfice pour de grandes causes, localement. Nous avions choisi les violences faites aux femmes, les femmes migrantes et la recherche en endométriose. Il faut profiter du passage des congressistes, un public important d’experts, pour faire découvrir des initiatives, sensibiliser et encourager à participer ou financer. Et aussi que cela marche dans les deux sens : que les organisations et les personnalités locales que nous souhaitons mettre en lumière connaissent aussi la FIGO. C’est l’idée que la tenue du congrès dans une ville soit une opportunité pour que les idées portées résonnent bien au-delà du centre de conférences !

  • Quel bilan tirez-vous de cette édition parisienne ?

Organiser ce congrès a été une expérience fantastique, donnée une fois dans une vie professionnelle. J’ai eu de la chance de pouvoir participer à cet événement. J’y ai passé beaucoup de temps, mais ce fut un privilège, avec une belle réussite à la clé.
En conclusion, je dirais que… Paris attire, que Paris est magique et ce encore plus avec le beau temps que nous avons eu la chance d’avoir !

  • Le professeur Philippe Descamps est professeur d'obstétrique-gynécologie et chef du service d'obstétrique-gynécologie du CHU d'Angers en France depuis 1999. Il est le Président de la filière régionale de lutte contre l’endométriose Endo Ref Pays de Loire.
    Le professeur Descamps a été élu représentant français au Conseil de la FIGO 2015 – 2021 et en est devenu le Vice-Président de 2021 à 2023.

    Pr Philippe Descamps

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