Citée Florale printemps glycines en fleurs et touristes © Marc Bertrand

Balade dans le 13e arrondissement, côté village

Découverte des ruelles fleuries et pittoresques de La Butte aux Cailles, de la Petite Alsace, de la Cité Florale…

Le 13e arrondissement regorge de lieux historiques et cachés. Le long de l’ancien tracé de la Bièvre, nous vous proposons de découvrir un Paris aux accents de village, au gré des ruelles pittoresques et des anciennes manufactures.

Faubourg industriel annexé à Paris en 1860, le 13e arrondissement a tant changé ! Au lieu des rues et des immeubles, se dressaient il y a bien longtemps des bois, des prés et de nombreux moulins. Dès le 14e siècle, le quartier devient le centre des manufactures parisiennes grâce aux cours d’eau de la Bièvre qui sillonnaient alors le sud de la capitale. Cordonniers, blanchisseurs, tanneurs, tisserands, teinturiers : tous ces artisans ont façonné leur territoire et contribué au rayonnement industriel de Paris.

Promenez-vous autour du tracé de la rivière de la Bièvre, recouverte depuis 1912 mais visible grâce à de petits médaillons placés au sol, et plongez dans le 13e historique. De la Manufacture des Gobelins à la Petite Alsace en passant par le quartier préservé de la Butte aux Cailles, empruntez des ruelles typiques tantôt fleuries, tantôt décorées de street art et profitez d’un moment chargé d’histoire !

Pour commencer la balade, rendez-vous à la station de métro Gobelins, sur la ligne 7. En remontant l’avenue, vous tombez sur la Manufacture des Gobelins.

1/ La Manufacture des Gobelins

© Studio TTG

Reconnaissable grâce aux bas-reliefs de sa façade représentant des tisserands, la Manufacture des Gobelins produit des tapisseries pour les palais français depuis plus de quatre siècles. Entre tradition et modernité, elle est aujourd’hui rattachée au Mobilier national.

Créée en 1601 sous le règne du roi Henri IV lors de l’essor de la tapisserie flamande, c’est quelques décennies plus tard qu’elle devient la Manufacture royale des Gobelins. Louis XIV était en effet résolu à en faire un instrument de sa gloire. Les commandes royales fusent, pour la France et même les monarchies étrangères. Aujourd’hui, la renommée des Gobelins n’a pas pris une ride. Les plus grands artisans y créent toujours des tapisseries de qualité, parfois en collaboration avec des artistes contemporains. Si vous souhaitez découvrir les collections du Mobilier national, vous pouvez visiter la Galerie des Gobelins.

Bon à savoir : "Gobelin" vient du nom d’une puissante famille de teinturiers de l’époque, spécialistes du rouge à l’écarlate".

Manufacture nationale des Gobelins - 42 rue des Gobelins, Paris 13e

Galerie ouverte de 12h30 à 18h30

Retournez à la station de métro. Sur votre gauche, prenez la rue des Gobelins (une des plus anciennes rues de Paris), puis la rue Gustave-Geffroy.

2/ L’îlot de la Reine Blanche

© Studio TTG

En 1290, la veuve de Saint Louis, Marguerite de Provence, alors en habit traditionnel de deuil blanc, se fait construire une résidence au bord de la Bièvre. Son nom est alors donné à tout l’îlot. Au début du 15e siècle, l’hôtel est détruit. La famille Gobelin y construit plus tard sa demeure et un ensemble de bâtiments manufacturiers. Si vous vous placez rue Berbier-du-Mets (ancien lit de la Bièvre), vous apercevez le corps de logis où étaient installés les ateliers de Jean Gobelin.

L’hôtel de la Reine Blanche connaît ensuite diverses fortunes au gré de l’Histoire : il abrite un jour une brasserie, un club de Jacobins pendant la Révolution, puis une teinturerie. Quant à l’îlot, il est à l’image du quartier : industriel. S’y sont installées une tannerie et même une tuilerie. L’hôtel de la Reine Blanche est un Monument historique classé et ouvert : n’hésitez pas à le visiter !

Îlot de Reine Blanche - 6 rue Gustave-Geffroy, Paris 13e

Une fois terminée la visite de l’ancien îlot, continuez la rue Berbier-du-Metz. Longez à droite les collections du Mobilier national abritées par les Gobelins. Jetez un œil à un bâtiment plus récent : la tour Albert, premier gratte-ciel d’habitations de Paris, construit en 1958.

3/ Le square René-Le Gall

© Studio TTG

Quand on se promène dans Paris, on a parfois envie de s’asseoir au calme. Ça tombe bien ! Le square René-Le Gall est très tranquille avec ses rosiers et ses quatre gloriettes typiques des années 1930 (sortes de petits kiosques).

Là aussi, vous vous trouvez sur une ancienne île entre deux bras de la Bièvre : l’île aux Singes. A l’époque, on y trouvait le potager des ouvriers des Gobelins. Mais pourquoi l’endroit était ainsi surnommé ? Comme le vin n’était pas taxé sur cette île, elle devient un lieu de fête avec guinguettes et brasseries. Les bateleurs y laissaient leurs singes en liberté pour amuser les ouvriers qui festoyaient.

Square René Le Gall - 28 rue de Croulebarbe, Paris 13e

Ouvert tous les jours de 8h00 à 21h30 et le week-end de 9h00 à 21h30

En sortant du parc, prenez à gauche la rue Paul-Gervais. Le siège du journal Le Monde se trouve au croisement avec le boulevard Auguste Blanqui. Au niveau du passage Barrault, vous entrez dans le quartier de la Butte aux Cailles.

4/ La rue de la Butte-aux-Cailles

© Créatividie Elodie Gutbrod

Bienvenue à la Butte aux Cailles ! Ce quartier est un ancien village du bord de la Bièvre préservé des travaux d’Haussmann. La rue éponyme regorge de cafés, de restaurants et de boutiques, en faisant la principale artère commerçante.

Pour un souvenir de Paris, arrêtez-vous aux Abeilles. On y vend des produits provenant de ruches de la région parisienne. Pots de miel, savons, pains d’épices, bonbons… On se régale à acheter local !

Les Abeilles - 21 rue de la Butte-aux-Cailles, Paris 13e

Vous ne connaissez pas encore le café-tricot ? Alors faites un tour à l’Oisive Thé. Plus de 70 variétés de thés, du café, du chocolat chaud et des pâtisseries sont à découvrir autour de l’art du tricot. En été, venez profiter de la terrasse. Et si vous aussi, vous aimez le crochet, participez à un stage-brunch sur place !

Oisive Thé, 1, rue Jean-Marie-Jego, Paris 13e

Arrivé place Paul Verlaine, désaltérez-vous aux gros robinets du puits artésien de la Butte-aux-Cailles, puisant leur eau dans une nappe souterraine vieille de plusieurs dizaines de milliers d’années.

5/ La piscine de la Butte aux Cailles

© OTCP Gerard Sanz

Cette nappe très profonde alimente aussi une des deux piscines parisiennes classées aux Monuments historiques. Ses portes, ses fenêtres et ses salles sont faits d’arches dans le style Art Déco. Ouverte en 1924, la piscine de la Butte aux Cailles est encore en service et permet de se baigner en extérieur été comme hiver dans son bassin chauffé à 28 degrés.

Bon à savoir : Le sous-sol du bassin intérieur a servi de décor aux films noirs joués par Jean Gabin et Lino Ventura dans les années 1950. Entre les nombreux piliers de briques et les rails qui servaient à l’approvisionnement des chaudières en charbon, le lieu était un parfait décor de cinéma !

Piscine de la Butte aux Cailles - 5 place Paul Verlaine, Paris 13e

Consultez le site de la Ville pour les horaires.

6/ Les rues pavillonnaires de la Butte aux Cailles

© Créatividie Elodie Gutbrod

La Butte aux Cailles, ce sont aussi des rues pittoresques préservées des grands travaux parisiens. Ses carrières souterraines en ont fait un territoire fragile que les projets de modernisation comme ceux du baron Haussmann ont préféré éviter.

Déambulez dans ses rues pavées au charme de village ! Anciens ateliers, maisons d’ouvriers et jardins fleuris parsèment la balade. L’architecture des pavillons est elle aussi typique des faubourgs de Paris : dans la rue du Moulins-des-Près se trouvent encore des maisons en pierres dont les façades sont décorées de briques et de mosaïques. C’est un quartier très calme : il convient donc de respecter la tranquillité des habitants lors de votre promenade.

Bon à savoir : Au croisement avec la rue Henri-Pape, se trouvait autrefois un moulin, construit au 16e et détruit au 19e siècle : le moulin des Près.

Prenez la rue Henri-Pape puis tournez à gauche rue Dieulafoy. Ses maisons bourgeoises des années 1920 peintes dans des tons pastel ne manqueront pas de vous surprendre ! Au bout de la rue, tournez à droite rue du Docteur-Leroy puis rue de l’Interne-Loëb.

7/ La Petite Ceinture

© Studio TTG

Dans le 13e, comme dans la majorité des arrondissements limitrophes de Paris, se trouvent des portions de la Petite Ceinture. Tel le boulevard périphérique d’aujourd’hui, ces rails de trains faisaient le tour de la Capitale. Construite au 19e siècle puis abandonnée, elle est aujourd’hui peu à peu réhabilitée en espaces verts et jardins divers et donne aux balades des Parisiens des airs champêtres.

Petite ceinture - 27 rue de l’Interne-Loëb, Paris 13e

Ouverte tous les jours de 8h00 à 20h30 sauf le week-end de 09h00 à 20h30.

Longez la rue Brillat-Savarin et traversez la place de Rungis.

8/ La Cité Florale

© OTCP Marc Bertrand

Amoureux de la nature en ville, allez flâner dans le quartier de la Cité Florale ! Construit en 1928, il est composé de six ruelles aux maisons amplement fleuries. Les noms des rues (des Iris, des Orchidées ou encore des Glycines) ne sont pas sans rappeler l’identité horticole de ce petit coin de paradis.

Cité Florale - entre les rues Boussingault, Brillat-Savarin et Auguste Lançon, Paris 13e

En sortant, remontez la rue Auguste Lançon, puis prenez à gauche la rue Barrault et à droite la rue de l’Espérance. Arrêtez-vous chez Marcel pour chiner quelques beaux objets et vêtements dans cet agréable dépôt-vente.

Marcel - 10 bis rue de l'Espérance, Paris 13e**Ouvert du mardi au samedi, de 11h à 19h

Prenez la rue Michal puis la rue Barrault et tournez à gauche dans la rue Daviel.

9/ La Petite Alsace et la Villa Daviel

© David Lefranc

Le clou du spectacle (auquel personne ne s’attend à Paris), ce sont les maisons à colombages de la Petite Alsace ! Construits en 1912, ces pavillons furent pensés pour accueillir des familles d’ouvriers de 12 personnes.

Petite Alsace, 10 rue Daviel, Paris 13e

Non loin de là, se trouve la Petite Russie, où logeaient de nombreux Russes. Malheureusement, ce micro-quartier n’est que très rarement ouvert au public. La Villa Daviel, juste en face, est une rue pleine de charme où le calme et les jardins sont au rendez-vous.

Villa Daviel, rue Daviel, Paris 13e

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